• Le 17 mars 2010

    Lorsque Assad a reçu Ahmadinejad à Damas après l'envoi d'un ambassadeur par les États-Unis, M. Clinton a demandé une petite explication, de sa propre initiative, à ce qu'on m'en a dit. Mais quand le Ministère israélien du logement a annoncé la construction d' habitations dans un quartier juif de Jérusalem, Clinton n'a pu le tolérer.

    La réaction de la communauté internationale sur l'affaire de "Ramat Shlomo" révèle des normes à deux vitesses, une partialité, et une ignorance des faits historiques.

     

    Deux poids deux mesures, parce que dans les tentatives de rétablir la confiance entre Israël et les Palestiniens, seul Israël est sommé de ne pas «provoquer» l'autre côté. Les Palestiniens, pour leur part, s'en tirent à bon compte.

    Il est vrai que Biden a demandé à l'Autorité Palestinienne d' annuler l'inauguration d'une place dédiée à Dalal Mughrabi *. Mais l'inauguration n'a été que repoussée et le fait est que vous n'avez pas entendu Hillary Clinton ou Catherine Ashton s'éléver contre les Palestiniens à propos de cette provocation. Mughrabi a perpetré l'un des attentats les plus horribles de l'histoire d'Israël,  le 11 Mars 1978, quand elle et d'autres terroristes ont détourné un bus et tué 37 civils. En Décembre 2009, Mahmoud Abbas a décidé de parrainer une cérémonie célébrant le 50e anniversaire de la naissance de Mughrabi. Quelques mois auparavant, Abbas a inauguré un centre informatique du nom de Mughrabi. Le 11 Mars 2009, la télévision de l'autorité palestinienne diffusait une émission intitulée "Les héros Mughrabi et ses complices". Cette année, l'Autorité palestinienne a prévu de marquer l'événement du 11 Mars en baptisant un nouveau Square en l'honneur de Mughrabi. Mais Biden, se trouvant sur place le même jour, a demandé à Abbas d'annuler (de reporter) cette commémoration pour lui éviter de se trouver dans une posture embarrassante.

    Comment peut-on promouvoir la paix entre Israël et les Palestiniens, si les dirigeants palestiniens enseignent à leurs enfants que le meurtre de civils israéliens innocents est un acte d'héroïsme digne de louange ? Si, à la fois, Israël et les Palestiniens doivent montrer qu'ils sont sincères afin d'arriver à la paix , pourquoi ces mêmes Palestiniens enseignant à leurs enfants qu'il est glorieux de tuer des Israéliens s'en tirent sans le moindre reproche, alors qu'Israël est publiquement réprimandé pour quelques appartementssupplémentaires près de bâtiments dejà existants qui relèvent de la juridiction d'Israël. Pourquoi insérer cette clause dans le cadre d'un accord de paix?

     

    Ensuite, il y a partialité. En souscrivant à la position selon laquelle Israël n'a pas le droit de construire dans le quartier de Ramat Shlomo, la communauté internationale prend le parti des Palestiniens. (Ni Jérusalem-Nord, ni) Jérusalem-Est ne sont un territoire "occupé". Lorsque les Britanniques se sont retirés de leur mandat sur la Palestine en Mai 1948, ils ont laissé un vide juridique derrière eux. L'Organisation des Nations Unies dans la résolution de Novembre 1947 avait recommandé que Jérusalem soit un corpus separatum, mais cette résolution n'était pas juridiquement contraignante, et a été rejeté par les Arabes, de toute façon. Avec la signature des accords d'armistice de 1949 entre Israël et les Etats arabes qui ont déclenché la guerre, Israël devient de facto souverain dans la partie occidentale de Jérusalem et la Jordanie dans la partie orientale. L'annexion de Jérusalem-Est par la Jordanie n'a pas été reconnue par la communauté internationale (à l'exception de la Grande-Bretagne et le Pakistan).

     

    La souveraineté (jordanienne), a été le résultat d'une guerre d'agression. La légitimité d'Israël après Juin 1967, par contraste, a résulté d'une guerre de légitime défense. Cette seule différence, comme le soutient, devant l'ancienne Cour internationale de Justice, le juge Stephen Schwebel, rend les droits d'Israël beaucoup plus légitimes que ceux de la Jordanie. Pourtant, la Jordanie n'a jamais été désigné comme étant "l'occupant "de Jérusalem-Est, alors qu'Israël l'est. Pour être considéré comme «occupé» en droit international (et en vue de la quatrième Convention de Genève), un territoire doit avoir été auparavant un pays souverain ou partie d'un pays souverain. Jérusalem-Est n'a jamais fait partie d'un pays souverain des temps modernes. Soit l'on considère l'annexion par la Jordanie comme illégale et illégitime et donc Israël n'a pas vaincu un pays souverain en 1967, ou si l'on considère l'annexion par  la Jordanie comme légale et légitime , alors celle qu'a imposé Israel en 1967 l'est encore davantage, puisqu'elle a été le résultat d'une guerre d'auto-défense et non d'agression.

     

    C'est précisément parce qu'Israël n'a pas vaincu un pays souverain ou une partie d'un pays souverain où il est entré en 1967, et  parce qu' Israël a franchi une ligne d'armistice et non une frontière, que la Résolution 242 de l'ONU du Conseil de sécurité appelle à un retrait israélien "de territoires» (par opposition à "des territoires") conquis pendant la guerre, dans le cadre d'un accord de paix négocié. La position arabe est qu'Israël doit se retirer de "tous les territoires» et que Jérusalem-Est est un territoire occupé. Israël conteste fermement cette position pour des motifs juridiques et historiques. En désignant les activités de construction par Israël à Jérusalem-Est  comme "illégales" et "illégitimes", la communauté internationale prend partie pour la position arabe au sujet de Jérusalem et de l'interprétation de la résolution 242, et rejette la position d'Israël. Dans un langage simple, c'est ce qu'on appelle la partialité.

     

    La troisième et dernière raison est l'ignorance des faits historiques. The Economist a récemment publié un article sur Jérusalem ( «Une ville qui doit être partagée", Mars 6th, 2010) qui ignore complètement la profanation des sites non-musulmans par la Jordanie et l'Autorité palestinienne et  omet de mentionner la raison pour laquelle aucun accord n'a été conclu sur Jérusalem au cours du  Sommet de Camp David en 2000. Lorsque Jérusalem-Est était sous contrôle jordanien entre 1949 et 1967, les Juifs n'étaient pas autorisés à prier au Mur occidental : cinquante-huit synagogues et écoles juives furent détruites dans la vieille ville et le cimetière juif du Mont des Oliviers a été systématiquement profané. Après que l'AP ait pris le contrôle par le Waqf, à la suite de la Jordanie en 1996, elle s'est engagée dans des actes de vandalisme archéologiques sous le Mont du Temple, en essayant d'effacer toutes les traces des deux Temples de Jérusalem. L'Autorité palestinienne a construit deux immenses mosquées sous le mont du Temple : une en 1996 ( mosquée des "Écuries de Salomon"), et une en 1999 ( mosquée "Al-Aqsa Al-Qadim" ). Dans les deux cas, l'Autorité palestinienne sous le contrôle du Waqf a déblayé des dizaines de milliers de tonnes de gravats contenant des vestiges archéologiques remontant à la période du Premier Temple. L'Autorité palestinienne a également profané et partiellement détruit le tombeau de Joseph à Shekhem (Naplouse) et l'antique synagogue de Jéricho.

     

    En revanche, Israël atteint un  record dans la préservation de l'intégrité de tous les sites musulmans qui sont sous sa juridiction,depuis 1967 et pour en garantir la liberté d'accès aux fidèles musulmans. Dans les années 1970 et 1980, a eu lieu cette conférence à l'UNESCO, où les pays musulmans demandaient à l'Organisation d'examiner les prétendues «profanations israéliennes" des sites musulmans, mais ces allégations ont été systématiquement repoussées par les propres experts archéologiques de l'UNESCO, dont le professeur Raymond Lemaire, qui  a félicité Israël pour son traitement des sites religieux musulmans.

     

    Il s'agit d'un argument de poids contre la division de Jérusalem : Israël est le seul pays qui a montré (et continue de montrer) le respect des Musulmans et des Chrétiens et de leurs lieux saints, tandis que les Palestiniens ont détruit et profané (et continuent de le faire)des sites  juifs, chrétiens (en avril 2002, durant l'opération Bouclier défensif, des terroristes palestiniens ont utilisé l'Eglise de la Nativité à Bethléem comme un refuge et commis des actes de vandalisme sur place). Mais il y a aussi une raison pour laquelle les récentes tentatives traitant du le statut de Jérusalem, durant les négociations de paix, ont échoué : les Palestiniens refusent, non seulement, de reconnaître Israël, mais même le caractère juif des sites saints du Judaïsme qui relèvent de la juridiction d' Israël.

    À Camp David en 2000, la délégation israélienne a accepté de partager la souveraineté d'Israël sur Jérusalem avec un futur Etat palestinien. Les États-Unis sont même allés jusqu'à suggérer la présence d'une garde palestinienne sur le Mont du Temple ainsi que la souveraineté palestinienne à part entière dans les quartiers musulman et chrétien de la vieille ville. L'accord n'a pas pu être signé, car les Palestiniens ont rejeté cette proposition américaine en faveur d'une  souveraineté palestinienne sur toutes les parties de Jérusalem conquis par Israël en Juin 1967, y compris le Mont du Temple. C'est ainsi, que le  Premier ministre Ehud Barak avait  répondu que la souveraineté d'Israël sur le Mont du Temple a été «le point central de toute notre existence." En réponse, les Palestiniens ont affirmé qu'aucun Temple juif n'a jamais existé à Jérusalem et ont nié tout lien entre Israël et le Mont du Temple.

     

    Vu la position de la partie palestinienne, la poursuite des négociations sur la question du Mont du Temple aurait pu paraître inutile. Néanmoins, même après que le sommet ait échoué, Israël a proposé la division de la souveraineté sur le Mont du Temple par lequel il serait permis à un futur Etat palestinien de contrôler le niveau supérieur, et à Israël le niveau inférieur. En Décembre 2000, alors Ministre des Affaires étrangères Shlomo Ben-Ami a même offert aux Palestiniens la souveraineté complète et exclusive sur le Mont du Temple (y compris le niveau inférieur), à condition seulement que les Palestiniens reconnaissent la sainteté des sites pour le peuple juif et s'engagent à empêcher la destruction de antiquités juives sur le Mont du temple. Pourtant, même cette proposition a été rejetée par les Palestiniens.

     

    En appliquant la politique des deux poids deux mesures à Israël et aux Palestiniens sur la question des mesures de confiance, en soutenant publiquement la position palestinienne et en rejetant le statut juridique de Jérusalem appliqué par Israël, en ignorant le dossier du traitement des lieux saints ainsi que des autres religions, la communauté internationale convainc Israël, à l'observation des faits concrets et bien visibles sur le terrain que la seule mesure conservatoire d'un équilibre pour Israël consiste à rester souverain dans sa capitale. (Aschkel.info)

     

     Par Emmanuel Navon (Traduit par Aschkel)


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  • Le 18 mars 2010

    L'administration Obama exerce de nouvelles pressions sur le gouvernement de Binyamin Netanyahou. Il souhaite que le Premier ministre de l'Etat hébreu ajoute Kadima à sa coalition, plutôt que les partis Israël Beiteinou ou Shas.

    Dans le magazine Atlantic, Jeffrey Goldberg, influent commentateur américain, donne sa vision des objectifs américains. D'après lui, le président souhaite provoquer une rupture au sein de la coalition de Netanyahou. "Obama ne cherche pas à détruire les relations avec Israël. Il essaie d'organiser la campagne de Tzipi Livni, pour le poste de Premier ministre, ou, tout du moins, pour son inclusion dans un gouvernement largement centriste." Et d'ajouter : "Il est clair pour tout le monde qu'aucun progrès ne pourra être fait avec Avigdor Lieberman, dirigeant d'extrême-droite, ou Eli Yishaï, fondamentaliste du parti Shas, dans la fragile coalition de Netanyahou."

    Le porte-parole de Livni a refusé de commenter ces propos. Le député Shlomo Mollah, proche allié de la dirigeante de l'opposition, s'est toutefois montré défavorable à l'intrusion américaine dans la politique intérieure de l'Etat hébreu. "Nous n'avons pas besoin de l'aide d'Obama", a-t-il déclaré. "Mais nous convenons que la coalition actuelle est mauvaise pour Israël et pour les relations américano-israéliennes. Si Livni travaillait avec Obama, la Maison Blanche aurait nettement plus confiance."

    Le président de la coalition, Zeev Elkin (Likoud) a profiter de l'occasion pour clarifier les choses. "Israël est une démocratie. Seuls ses citoyens décident de qui fait partie de notre coalition !"

    Certains représentants des partis de la coalition ont, quant à eux, pris ombrage des propos tenus par Goldberg. Le commentateur les a en effet désignés comme "des gangsters" (Israël Beiteinou), "des messianistes" (Habayit Hayehoudi) et "des personnages archaïques" (Shas et Judaïsme unifié de la Torah). Le député David Rotem (Israël Beiteinou) a, pour sa part, conseillé à Obama de vérifier "combien de gangsters siègent dans son propre gouvernement" (Jérusalem Post)

    Par Gil Hoffman

     


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  • Samedi 13 mars 2010, 21:00

    La réaction des organisations juives américaines face à la visite et au discours de John Biden en Israël semble similaire à celle des citoyens israéliens : certaines se disent « choquées par la réaction disproportionnée américaine face à un événement somme toute mineur », alors que d’autres se disent « satisfaites de la réaction du Président américain, et de son vice Président, qui a subi un affront en Israël ».

    Rappelons que lors du discours de John Biden à l’Université de Tel-Aviv, il avait été stupéfait que l’assistance ait applaudi lorsqu’il avait parlé de la condamnation ferme du Président Obama à propos de la décision israélienne !

    L’Anti-Defamation League (ADL), très active aux Etats-Unis, a condamné les propos du Président américain. Abe Foxman, président d’ADL, s’est montré très offensif, et a estimé « que les réactions publiques et officielles de Barack Obama ainsi que d’autres hauts responsables américaines ont été incompréhensibles et disproportionnées, compte tenu que le Premier ministre israélien s’était déjà rabaissé à donner des explications aussi bien dans des conversations privées que par des déclarations publiques ».

    Foxman semblait particulièrement agacé : « Nous sommes stupéfaits par le ton sur lequel l’Administration US a émis des reproches à Israël concernant des constructions à Jérusalem. Nous ne nous souvenons pas de la dernière fois où une Administration américaine s’est permis de s’adresser de cette manière à un pays ami et allié ! Combien ce Président est-il capable de s’éloigner d’Israël pour plaire aux Arabes et aux Palestiniens ?!!» Foxman s’est dit « d’autant plus en colère que les sévères condamnations de la part d’Hillary Clinton (voir flash à ce sujet) sont intervenues après les explications de Netanyahou et après que les choses se sont calmées ». Le Président d’ADL a conclu en disant « que l’Administration américaine ferait mieux de soutenir Israël dans sa demande de s’asseoir avec les Palestiniens, demande qui est sans cesse repoussée par l’Autorité palestinienne avec des arguments fallacieux ».

    Par contre, comme en Israël, certains groupes juifs ne se sont pas gênés pour se réjouir et se montrer satisfaits de « la leçon administrée » à Israël par les dirigeants américains. C’est le cas de l’inévitable « J-Street », nouveau lobby « pro-israélien » de gauche, proche de Shalom Ak’hshav. Dans un communiqué, « J-Street » déclare « que l’annonce de la construction de nouveaux logements à Jérusalem-Est a constitué une véritable gifle pour le vice Président américain, et que cette attitude israélienne risque de faire dégénérer le rapprochement israélo-américain ». « J-Street » poursuit en prévenant « que les sirènes d’alarme ne peuvent retentir plus fort, et avertissent que l’espoir se réduit de voir un jour côte à côte un Etat d’Israël juif et démocratique et un Etat Palestinien ». « J-Street » a même effectué un pas de plus dans son opposition ouverte au gouvernement israélien en demandant « au public américain de passer aux actes en signant une pétition qui va circuler prochainement, appelant l’Administration américaine à être plus forte et offensive face à Israël » (Actu.co.il)

    par Shraga Blum

     


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