• HISTOIRE DE LA PALESTINE / ISRAEL (PARTIE 2)

     

    (Naissance de Golda Mabovitz dit Golda Méir, le 3 mai 1898)

    Au 20ème siècle, avec le renforcement du mouvement politique sioniste dont Théodor Hertzl fut l'un des pères avec son livre Der Judenstaat (Un Etat Juif) paru en 1896, et la déclaration Balfour, en 1917, qui stipule la création d'un Foyer National Juif en terre de Palestine (idée qu'acceptèrent d'abord, avant de se rétracter, les dirigeants des pays arabes), la Palestine revint sur la scène internationale.

    (ci-dessous, la déclaration Balfour)

    En 1918, après la 2è guerre mondiale, Hadj Amin Al Husseyni (né à Jérusalem, le 4 juillet 1895, qui deviendra plus tard le grand-père de Leila Shahid -dont elle a revendiqué officiellement la filiation au journal Le Monde dernièrement, et membre de la famille de Yasser Arafat qui s'en revendiquera quelques années avant sa mort comme fils spirituel, ce dernier le qualifiant de héro) devint membre d'Al-Nadi, une des sociétés secrètes qui milita pour l'indépendance de la Palestine,  il  créa une dynamique nationaliste arabe palestinienne au sein de l'élite dont il faisait partie. Il partit en guerre contre les Juifs et interdit l'installation des Juifs au Yishouv, puis joua un rôle essentiel dans les émeutes antisémites qu’il organisa et qui furent d'une violence inouïe. A cette époque, les Français et les Arabes, dirigés par Fayçal ibn Hussein s'affrontaient pour le contrôle de la Syrie et les Alliés ne s'étaient pas encore prononcés sur l'avenir du Moyen-Orient.

    La SDN (la Société Des Nations -qui devint plus tard l'actuelle ONU- ) intervint et donna mandat à l'Angleterre en 1922 pour restaurer le calme dans cette région. La Palestine historique devint alors la Palestine mandataire. Cette dernière était un territoire dont l'étendue recouvrait l'actuelle Jordanie, Israël et les Territoires palestiniens. Du IIe siècle à 1948, année de la création de l'Etat d'Israël, les Juifs de la région étaient tout autant des Palestiniens, que les Druzes, les Circassiens, les Bédouins et les Arabes qui vivaient sur cette portion de terre. Les Anglais, créèrent l’émirat de Transjordanie et attribuèrent 71 % de la Palestine mandataire aux Hachémites, dont le royaume devint plus tard, en 1946, ce qu'on appela la Jordanie (voir les cartes). 

    Espace alloué pour le foyer national juif, conférence de San Remo, 1920

     

     

    Partage entre la Palestine juive et la Palestine arabe proposé par la SDN, 1922

     

    Ce que devin finalement la Palestine (le petit banc de terre occidental). Dès lors, tout le monde oublia que la Palestine, c'était aussi la Transjordanie

     

    Et voici ce qui a finalement été laissé aux Juifs en 1948 (on peut légitimement se demander si on ne s'est pas un petit peu foutu de la gueule des Juifs dans cette histoire -et si on n'est pas, par hasard, en train de continuer de le faire aujourd'hui !)

    D'ailleurs les Jordaniens et les Palestiniens ne s'y trompent pas. Ce n'est pas un hasard si les drapeaux (à l'exception de l'étoile) sont identiques.

     

    (en haut : drapeau palestinien, en bas : drapeau jordanien)

     

    D'ailleurs ces couleurs ont un sens très précis. Elles indiquent les origines de ces deux peuples inventés au 20è siècle : le peuple Palestinien et le peuple Jordanien.

    • Rouge pour les Hachémites. Ils étaient apparentés au grand-père du Prophète, Hashim, dont la force découlait des alliances tribales dans la région d'Arabie nommée Hejaz, le long de la mer Rouge. Le roi de Jordanie est le dernier représentant de cette dynastie.
    • Vert pour les Fatimides qui régnaient sur l'Afrique du Nord et proclamaient descendre de la fille de Mohammed, Fatima. Ils étendirent leur empire à l'Égypte et adoptèrent al-Qahira (Le Caire) comme capitale.
    • Blanc pour les Umayyades. Ils gouvernaient depuis Damas et tenaient leur autorité sur l'empire arabe d'Ali, gendre du Prophète.
    • Noir pour les Abbasides. Leur capitale était Bagdad et ils proclamaient descendre d'Abbas, oncle de Mohammed.

    Les Palestiniens et les Jordaniens sont les noms attribués à partir de 1946 (pour les Jordaniens) et 1948 (pour les Palestiniens) à des peuplades arabes composées d'Hachémites, de Fatimides, d'Umayyades et d'Abbasides. Ce ne sont pas des peuples liés spécifiquement et historiquement à la région de Palestine comme l'ont été et le sont les Hébreux (qu'on appelle aujourd'hui les Juifs).

    Le 24 août 1929 Yasser Arafat naquit en Egypte, dans la ville du Caire. Son véritable nom complet est Mohamed Abdel Raouf Arafat al-Qudwa al-Husseini. Son biographe palestinien, Saïd K. Aburish, précise que « Mohammed Abdel Rahman était son prénom ; Abdel Raouf, le nom de son père ; Arafat, son grand-père ; al-Qudua est le nom de sa famille et al-Husseini est le nom du clan dont font partie les al-Qudua »

    Pendant son adolescence, Arafat est secrètement entraîné avec d’autres jeunes aux opérations de commando par un officier allemand (nazi)

     

     

    PAYS ARABES

    En 1933, les Juifs furent chassés et persécutés dans les pays arabes (Irak, Egypte, Syrie,...) et fuirent vers la Palestine, terre de leurs ancêtres où une petite partie du peuple a pu demeurer. Ces persécutions dans les pays arabes ajoutées à la montée de l'antisémitisme en Europe, couronnée par l'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir, poussent une nouvelle fois les Juifs à l'exode et accélèrent le flux migratoire juif vers la Palestine.

    Amin al Husseini mobilisa les Arabes à la grande insurrection arabe de 1936-1939 s'opposant à l'immigration juive en Palestine. Il s'agissait pour lui de mettre un terme à l'installation des Juifs en Palestine, et exterminer les Juifs partout dans le monde, choisissant pour allié un homme qu'il admirait et dont il partageait l'ambition: Adolf Hitler. Il eut également des rapports très cordiaux avec Himmler et Eichmann.

     

    Hadj Amin Al Husseyni (grand mufti de Jérusalem) et Heinrich Himmler

     

    Hadj Amin Al Husseyni (grand mufti de Jérusalem) et Adolf Hitler

     

    Hadj Amin Al Husseyni (grand mufti de Jérusalem) et Adolf Hitler

     

    Hadj Amin Al Husseyni (grand mufti de Jérusalem) à Berlin

     

    Hadj Amin Al Husseyni (grand mufti de Jérusalem) à un repas avec ses amis

     

    Camps de réfugiés Juifs de Rishon Letsion fuyant les attaques arabes, 1936

     

    A la suite de cette insurrection, les Britanniques envisagèrent tout d’abord une partition entre les populations juive et arabe. Une commission est créée, Peel est désigné pour la diriger. Les travaux de ce dernier aboutirent en 1937 à un plan de partage qui n’est finalement pas retenu par les Britanniques (Hadj Amin Al Husseyni, le pas encore grand mufti de Jérusalem a mis tout son poids pour que les Britanniques rejettent la proposition de Peel et interdisent l'immigration juive. C'est ce qu'ils firent avec le 3ème Livre Blanc adopté en 1939 qui abandonne l’idée de la partition des territoires du mandat en faveur d’un État indépendant palestinien binational gouverné par les Arabes et les Juifs (idée rejetée par les Arabes comme par les Juifs) et interdit  l’immigration juive vers la Palestine. Mais les Juifs, ne l'entendaient pas de cette oreille. Fuyant le régime nazi, stigmatisés, ghettoïsés, humiliés, exécutés, les Juifs étaient maintenant interdits même sur la terre même de leurs ancêtres , sur la terre où de nombreux autres Juifs (familles et amis des Juifs interdits et familles inconnues d'eux) étaient déjà sur place, cet Etat Juif promis par la Société Des Nations pour les protéger des persécutions et confisqué ensuite DEVAIT se faire !

    En 1941, Hadj Amin Al Husseyni devint le Grand Mufti de Jérusalem.

    Jusqu'à la création de l'Etat d'Israël (en 1948), on appelait "Palestiniens", les Juifs et les Arabes vivant en Palestine.

     

    FRANCE

    En 1946, fut créée la Ligue Française pour la Palestine Libre qui avait entre autres membres Jean-Paul Sartre, Emmanuel Mounier, Edgar Faure et Pierre Mendès-France. A cette époque, le sionisme était encore considéré comme un mouvement de libération nationale.

     

                                                                   L'EXODUS


    C'est à Baltimore que débutèrent les préparatifs pendant lesquels Ike Aronowicz découvrit l'existence du bateau que la Haganah, l’organisation juive qui lutta pour l’existence d'un Foyer national Juif, avait réussi à acquérir afin d'aider les Juifs de diaspora à fuir les persécutions et rejoindre la Palestine.


    En juillet 1947, à Marseille, Ike Aronowicz devint officielmlement capitaine du bateau.
    Les 4 545 passagers voyagèrent serrrés « comme des sardines ». Au bout de cinq jours de navigation, le President Warfield devient l’Exodus 1947 et le drapeau d’Israël remplace le pavillon panaméen qui s'y trouvait.

    L’Exodus fut repéré par un avion de reconnaissance britannique. S’engagea alors une course-poursuite avec la marine britannique.

    « L’Exodus était un vieux bateau fatigué ,
    raconte le capitaine. Cependant, je savais que son faible tirant d’eau lui donnait un gros avantage, car il pouvait longer les côtes, là où ses navires risquaient de s’échouer. »



    Le matin du 18 juillet, un croiseur et cinq contre-torpilleurs britanniques firent irruption à l’entrée des eaux territoriales de la Palestine.

    Malgré les injonctions britanniques, L’Exodus refusa de s’arrêter. Les marins britanniques donnèrent l’assaut.

    « Ils nous ont attaqués à 22 miles des côtes, se souvient Ike. Nous avons combattu comme nous pouvions les dix-sept soldats qui ont réussi à monter à bord. Nous avons déploré trois morts et 120 blessés. Environ 90 % des passagers étaient des rescapés de la Shoah, qui ont tenté de résister par tous les moyens. »


    Les Britanniques firent amarer L'Exodus et arrêtèrent les passagers et l'équipage.

    Les Britanniques décidèrent dans un premier temps d'incarcérer les réfugiés à Chypre dans des camps d’internement britanniques comme c’était l’habitude, puis l'Angleterre décida en fin de compte de les renvoyer dans des camps allemands à bord de bateaux cages bordés de palissades en grillage.

    Le 29 juillet, ces bateaux cages accostèrent à Port-de-Bouc mais
    alors que les pourparlers franco-britanniques s’éternisaient  et que les réfugiés refusaient de débarquer, les passagers furent débarqués manu militari sur la terre allemande, terre de cauchemar pour ces Juifs rescapés.

    Des trains spéciaux furent affrétés pour transporter les réfugiés vers d'anciens camps allemands à Poppendorf et à Amstau. La presse internationale se scandalisa en pensant que les Britanniques ramenaient les Juifs dans les camps d'extermination allemands alors  qu'il ne s'agissait que de camps de réfugiés. Bien qu'il y ait eu confusion, ce scandale était, lui, parfaitement justifié. On ne pouvait pas, humainement, ramener des rescapés des camps vers d'autres camps et qui plus est des camps allemands et par le train. Il était plus qu'évident qu'enfermer ces rescapés dans des bateaux cages et les traiter avec violence afin de les conduire dans des trains les conduisant à des camps en Allemagne était le comportement le pire que l'Angleterre pouvait adopter.  D'autant que les déportés n'étaient pas tués par les nazis dans  les camps de concentration mais dans les camps d'extermination et dans les camps de travail. Les camps de concentration servaient à concentrer, à rassembler les déportés avant de les envoyer vers les camps de travail et d'extermination. Les camps de concentration étaient des camps de rétention administrative (comme le sont ces centres où l'on enferme, où l'on concentre aujourd'hui les sans papiers. Au nom d'une même politique xénophobe d'expurgement des indésirables -hier, les Juifs, les homosexuels, les Roms,..., aujourd'hui les immigrés).  Les camps de réfugiés étaient des camps de concentration, pas des camps de travail ou d'extermination, mais dans l'esprit de personnes traumatisées par ces trois types de camps, les camps, qu'ils furent de concentration, de travail ou d'extermination, ne constituaient-ils pas le même traumatisme ? N'étaient-ils pas liés aux mêmes souvenirs d'évènements épouvantables survenus quelque 2 ans plus tôt ? Même aujourd'hui, 65 ans plus tard, la chose serait insupportable. Je doute d'ailleurs qu'elle soit supportable un jour.

     


    (Réfugiés Juifs immigrés clandestins mis en état d'arrestation par les Britanniques)


    PALESTINE

    En 1946, âgé de 17 ans, Arafat participe au transport vers la Palestine d’armes devant être employées contre les Britanniques et les Juifs.

    En 1947, âgé de 18 ans, Arafat quitte définitivement ses études à l’université pour participer aux combats en Palestine où il devint, aux dires de certains, secrétaire d’Abdel Kader al-Husseyni, le leader militaire arabe palestinien. Lorsque survint de la défaite, il se sentit trahi par les armées arabes désarmèrent les palestiniens.

    Le livre blanc entraîne de nouveau une vive réaction des institutions sionistes mondiales. David Ben Gourion déclare peu après le début de la guerre « Nous aiderons les Britanniques dans la guerre comme s'il n'y avait pas de Livre blanc et nous lutterons contre le Livre blanc comme s'il n'y avait pas la guerre »

    L’application du livre blanc par le mandat britannique s’intensifiera à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, luttant particulièrement contre l’afflux massif des rescapés de la Shoah. Des dizaines de milliers d’immigrants clandestins seront internés à Chypre ou en Europe.

    La première loi votée par le tout jeune État d’Israël concernera l’abrogation du « livre blanc ».
     


    ONU

    Entre 1945 et 1947, de nombreux plans furent proposés pour apporter une solution au problème de la Palestine. Les représentants juifs et arabes rejetèrent l'idée d'un Etat binational.

    En juillet 1946, le rapport britannique de Morrison et Grady proposa un plan de division de la Palestine en provinces autonomes dont les intérêts collectifs seraient gérés par une puissance mandataire.

    Le 4 octobre, le président Truman se déclara favorable à un partage de la Palestine entre Juifs et Arabes.

    En février 1947, le ministre des Affaires étrangères britannique, Ernest Bevin, fit la proposition d'une libre immigration juive contre l’indépendance de la Palestine dans un délai de cinq ans. En réponse, les Sionistes avancèrent leur propre projet de partage, les Arabes refusaient et voulaient l’indépendance immédiate sur l'ensemble de la Palestine.

    Le 18 février 1947, à défaut de pouvoir apporter une solution aux violences dans le pays, Ernest Bevin annonce officiellement la transmission du dossier à l’ONU.

    Le 28 avril, l'ONU charge une commission spéciale, l’UNSCOP du soin d’étudier le problème. Cette commission remit son rapport fin août.

    Suivant le rapport de cette commission, l’ONU décida de partager les 29 % restant de la Palestine occidentale en deux États, un État juif, un État arabe. C’est la fameuse résolution 181, pour laquelle la contestation arabe s’enracine dans le fait de considérer que les Arabes de Palestine n’avaient pas à accepter cette résolution, étant donné qu’ils étaient chez eux. Si les Arabes palestiniens étaient effectivement chez eux, les Juifs palestiniens l’étaient tout autant.

    Le 29 novembre 1947, l’Assemblée Générale des Nations Unies approuva un plan de partage de la Palestine mandataire en deux États : l’un juif, et l’autre arabe ; la ville de Jérusalem relevant quant à elle d’un statut de ville internationale. Le plan est accepté par les Juifs qui ont milité en ce sens mais est rejeté par les Arabes palestiniens et par l’ensemble des pays arabes qui exigent la création d’un État indépendant arabe sur l’ensemble de la Palestine.

    Entre novembre 1947 et la fin 1949, Hadj Amin Al Husseyni (le grand mufti de Jérusalem) accompagné de l'Egypte et de la Syrie, enjoignit les Arabes de Palestine à quitter cette dernière temporairement, le temps d'en finir avec les Juifs. Plusieurs centaines de milliers d'Arabes Palestiniens partirent volontairement ou prirent la fuite, en espérant revenir sur une terre sans Juifs. C'est le fameux exil palestinien dont les photos ont fait le tour du monde.

     

     

    (exil des Arabes de Palestine occidentale, 1947)

     

     

    (Très bientôt HISTOIRE DE LA PALESTINE / ISRAEL (PARTIE 3))

     


     


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