• HISTOIRE DE LA PALESTINE / ISRAEL (PARTIE 3b)

    La responsabilité directe du massacre repose donc entièrement sur les Phalangistes, et eux seuls. Mais la responsabilité indirecte rend Israël responsable des atrocités de Sabra et Shatila. La commission Kahane a mis en accusation des dirigeants israéliens qui n'ont pas prévu ce qui résulterait de l'entrée des Phalangistes dans les camps de Sabra et Shatila, ou qui n'ont pas eu suffisamment de présence d'esprit, lorsque les premières rumeurs sur le massacre ont commencé à circuler, pour intervenir et faire sortir les Phalangistes. D'autres parties pourraient être mises en cause, dit la commission : les dirigeants libanais qui ont refusé de faire entrer l'armée dans les camps, et même l'ambassadeur des États-Unis qui a refusé de faire pression en ce sens.

    Mais, puisqu'il s'agit d'une enquête israélienne, seuls les manquements des israéliens sont pris en compte. Ainsi sont blâmés par la commission, à des degrés divers : le premier ministre Ména'hem Bégin, le ministre de la défense Ariel Sharon, le ministre des affaires étrangères Itz'hak Shamir, le commandant en chef de Tsahal Raphaël Eytan, le chef des renseignements militaires Yéhoshoua Saguy, le commandant de la région nord Amir Drori, et le général Amos Yaron. Ariel Sharon est contraint par la commission à quitter ses fonctions. En conclusion, la commission Kahane évoque l'argument selon lequel " des massacres ont eu lieu auparavant au Liban, avec des victimes beaucoup plus nombreuses qu'à Sabra et Shatila, mais l'opinion publique mondiale ne s'en est pas émue et aucune commission d'enquête n'a été établie ". Elle rejette cet argument, soulignant que l'objectif de son enquête était de préserver " l'intégrité morale d'Israël, et son fonctionnement en tant qu'État démocratique adhérant scrupuleusement aux principes fondamentaux du monde civilisé ". Et elle ajoute : " Nous ne nous berçons pas de l'illusion que les résultats de notre enquête suffiront à convaincre ou à satisfaire les gens nourris de préjugés et les consciences sélectives. Mais notre enquête ne leur était pas destinée. " .

    Le " Boucher de Sabra et Shatila " vit actuellement tranquillement au Liban.

    Selon tous les témoignages - qu'ils soient de source israélienne, libanaise ou palestinienne -, le responsable direct des massacres de Sabra et Shatila se nomme Élie Hobeika. Chef des services de renseignements des Forces libanaises, c'est lui qui a supervisé l'action de ses hommes dans les camps et qui leur a donné les consignes qui ont conduit au massacre. Cependant, Élie Hobeika n'a jamais été inquiété.

    Proche des services syriens, Élie Hobeika a été élu au Parlement libanais, et a été ministre dans le précédent gouvernement de l'actuel premier ministre libanais, Rafic Hariri. Il a perdu son siège de député lors des dernières élections législatives ; mais il coule des jours heureux au Liban, entouré du respect de ses concitoyens.

    Lorsque son ancien garde du corps, Robert Hatem, a publié un livre de souvenirs où il mettait en lumière les crimes commis par Élie Hobeika, et notamment sa responsabilité directe dans le massacre de Sabra et Shatila, Hobeika lui a intenté un procès devant un tribunal parisien.

    (Source : le magazine L'Arche - mars 2010 / CRIF Grenoble)

    En mars 1983, Ariel Sharon démissionna du ministère de la défense.

    Avec le Liban un accord fut conclu mais il fut immédiatement suivi, la Syrie créa un Front de salut national. Les guérillas entre les différentes communautés se multiplièrent : Les Druzes affrontèrent les Chrétiens, les Musulmans chiites, précédemment contre les Palestiniens, se retournèrent contre Tsahal, le Hezbollah, soutenu par l’Iran, se lança dans les grands attentats.

    En juin les Syriens déclarèrent Yasser Arafat persona non grata.

    Menahem Bégin qui perdit son épouse un an plus tôt, de plus en plus déprimé, démissionna en septembre 1983.

    Le 11 novembre, un kamikaze se fit exploser devant le Quartier Général israélien de Tyr, il occasionna 74 morts israéliens et libanais. Depuis le début de cette guerre 563 israéliens furent tués.
    Yitz'hak Shamir, ancien chef du groupe Stern succéda à M.Bégin. Au Liban les attaques des Chiites lancèrent des attaques quotidiennes.

    Le 24 novembre eut lieu un échange de prisonniers : 4 700 Palestiniens contre 6 Israéliens.

    Le 23 juillet 1984, les élections ont lieu et la gauche et la droite étant à égalité, Shimon Pérès sera chef du gouvernement pendant deux ans et Ytz'hak Shamir pendant deux ans.

    Binyamin Netaniahou est nommé consul général d’Israël à New York et Ytz'hak Rabin ministre de la défense en Israël. Comme prévu Ytz'hak Shamir remplace Shimon Pérès au bout de deux ans.

    Le 4 janvier 1985, l'opération Moïse amena 7 000 Juifs d’Ethiopie en passant par le Soudan, Juifs persécutés par les éthiopiens non-juifs et affamés par plusieurs années de sécheresse.
    Le retrait du Liban en trois phases se termina en juin, Israël gardant une zone de sécurité contrôlée par une milice chrétienne, les Syriens aidés des Chiites renforcèrent leurs positions de l’autre côté de la frontière.

    Le 20 mai, échange de prisonniers avec Ahmed Jibril, dont les prisonniers libérés deviendront les principaux chefs de la première Intifada. 1 100 Palestiniens furent libérés par Israël en échange de 3 Israéliens.

    Le 27 févier 1986, les Etats-Unis extradent Demjanjouk vers Israël pour y être jugé des crimes commis pendant la seconde guerre mondiale.

    Lors des élections législatives le rav (rabbin) Kahana, créateur du parti raciste d'extrême droite Ka'H (Kahana 'Haï), fut élu. Il mena une campagne anti-Arabe et recruta principalement parmi les jeunes Juifs religieux des quartiers populaires. Le gouvernement tenta alors de limiter son action en émettant des lois contre ce racisme en août 1986.

    Le 16 octobre 1986, l'avion piloté par le soldat israélien Ron Arad fut abattu et son pilote fut capturé par l’organisation Amal au Liban. Il n'a, à ce jour, pas été libéré. Cela fait, en 2010,  24 ans qu'Israël et la famille de Ron Arad tentent d'en savoir plus sur sa situation et obtenir sa libération, bien qu'aujourd'hui, les espoirs s'amenuisent. On ignore aujourd'hui ce qu'il en advint. On suppose qu'il a dû être exécuté pendant sa détention, mais aucun élément ne permet de l'affirmer et son corps n'a jamais été trouvé. Sa situation demeure un épais mystère aujourd'hui.

    (Ci-dessus, Ron Arad (5 mai 1958- ?)


    (Très bientôt HISTOIRE DE LA PALESTINE / ISRAEL (PARTIE 4))


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